La violence, c'est de nos jours, l'armée et la marine de guerre, et toutes deux, comme nous le savons tous à nos dépens, coûtent "diablement cher". Mais la violence ne peut pas faire de l'argent, elle peut tout au plus prendre de l'argent déjà fait-et même cela n'est pas très utile-comme nous l'avons malheureusement également vu à nos dépens dans les cas des milliards de la France.

C'est donc en dernière analyse, la production économique qui doit fournir l'argent; par conséquent la violence est à nouveau conditionnée par l'ordre économique qui lui procure les moyens de s'équiper en instruments et de les entretenir. Mais cela n'est pas tout. Il n'y a rien qui dépende plus des conditions économiques préalables que précisément l'armée et la flotte Leur armement, leur composition, leur organisation, leur tactique et leur stratégie dépendent avant tout du niveau atteint à l'époque par la production et les communications.

Ce ne sont pas les "libres créations de l'esprit" des généraux de génie qui ont bouleversé l'art de la guerre, mais la découverte d'armes de meilleure qualité et la transformation du matériel humain, les soldats; le rôle des généraux de génie se limite dans le meilleur des cas à adapter le mode de combat aux nouvelles armes et aux combattants nouveaux.

Engels, Anti-Dühring
 

 
 

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