La religion est née d'un doute relatif à l'unité personnelle, elle est une altération de la personnalité. Dans la mesure où tout ce qui est grand et fort était conçu par l'homme comme surhumain, comme étranger à lui-même, l'homme se diminuait; il répartissait entre deux sphères ses deux aspects, l'un pitoyable et faible, l'autre fort et surprenant; ta première sphère, il l'appelait " l'homme "; ta seconde " Dieu " (...). La religion a avili ta notion de " l'homme "; sa conséquence extrême est que tout bien, toute grandeur, toute vérité, est surhumain et donné par grâce...
Nietzsche, Volonté de Puissance I, 323