Machiavel

(1469-1527)

 

 

Biographie. Oeuvres principales

 

Dans l'Italie morcelée de la Renaissance, Nicolas Machiavel devient, en 1498, secrétaire à la chancellerie de la république de Florence, sa ville natale . Il remplit de nombreuses missions diplomatiques, mais, en 1512, lors du renversement de la république par les Médicis, il entre en disgrâce et doit s'exiler.

Il écrit alors, en 1513, Le Prince, ouvrage qui ne sera publié qu'après sa mort. Après un bref retour à la vie politique, en 1526, il est à nouveau écarté du pouvoir et meurt en 1527. 0utre Le Prince, il a composé les Discours sur la première décade de Tite-Live (achevés en 1520) et quelques autres œuvres (L 'Art de la guerre, des pièces de théâtre, etc.).

 

Racines et apports

 

1 - Les racines

La pensée de Machiavel s'enracine :

• dans la tradition philosophique classique : la Politique d'Aristote, mais aussi le Traité des Devoirs (De officis) de Cicéron, sans oublier les nombreux écrits de l'époque médiévale (Les Miroirs des Princes) sur les vertus du bon souverain ;

• dans un contexte historique : la carrière politique de Machiavel (en particulier, son ambassade auprès de César Borgia) est intimement liée aux vicissitudes historiques du temps. L'Italie de l'époque était profondément divisée, en butte aux ambitions conquérantes des Français et des Espagnols. Tous ces éléments sont inséparables de la réflexion de Machiavel sur le pouvoir et l' Etat.

 

2 - Les apports conceptuels

Machiavel a décrit l'exercice réel du pouvoir politique, ce que les gouvernants font effectivement. C'est un des fondateurs de la science politique moderne.

Les concepts fondamentaux de la philosophie politique de Machiavel sont les suivants :

• le prince, entendu comme souverain, celui qui exerce le pouvoir réel ;

• la fortune, ensemble de circonstances complexes et mobiles, devant lesquelles l'homme est impuissant s'il n'utilise, au bon moment, le bon moyen : l'occasion propice à l'initiative audacieuse ;

• la virtù (à ne pas confondre avec la vertu au sens traditionnel du terme, les qualités du sage), qui désigne l'énergie dans la conception et la rapidité dans l'exécution, la résolution et la ruse, le " génie politique", en quelque sorte. C'est l'art de choisir les moyens en fonction de la fortune et de dominer ainsi les circonstances .

 

Cf. J. Russ, les chemins de la pensée, Bordas p. 118