Vladimir JANKÉLÉVITCH

(1903-1985)

 

 

 

Sa vie
Né en 1903 à Bourges, de parents russes, il entre en 1922 à 1'École normale supérieure. Il s'engage dans la Résistance en 1939, et, après la Libération, devient professeur de philosophie morale à la Sorbonne.

Sa pensée

Procédant par variations autour de quelques thèmes dominants - le temps et la mort, la pureté et l'équivoque, la musique et l'ineffable - la philosophie de Jankélévitch s'efforce de retraduire, dans l'ordre du discours, la précarité de l'existence. C'est tout d'abord l'essence très fragile de la moralité qui retient l'attention du philosophe : la fugace intention morale n'est qu'un « Je-ne-sais-quoi», constamment menacé de déchéance, c'est-à-dire de chute dans l'impureté. Seul l'amour en effet, inestimable dans sa générosité infinie, confère une valeur à tout ce qui est. Apaisante et voluptueuse, la musique témoigne elle aussi de ce « presque-rien » - présence éloquente, innocence purificatnce - qui est pourtant quelque chose d'essentiel. Expression de la « plénitude exaltante de l'être » en même temps qu'évocation de 1'« irrévocable  », la musique constitue l'image exemplaire de la temporalité, c'est-à-dire de l'humaine condition. Car la vie, « parenthése de rêverie dans la rhapsadie universelle », n'est peut-être qu'une « mélodie éphémère » découpée dans l'infini de la mort. Ce qui ne renvoie pourtant pas à son insignifiance ou à sa vanité : car le fait d'avoir vécu cette vie éphémère reste un fait éternel que ni la mort ni le désespoir ne peuvent annihiler.

Son oeuvre

Traité des vertus (1936); Debussy et le mystére de I'instant (1950); Le Je-ne-sais quoi et le presque-rien (1957); Le Pur et I'impur (1960); La Mort (1966); L 'Imprescriptible (1970).

 

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