Antoine Augustin COURNOT

(1801-1877)

 

 

Biographie

 

Né à Gray , fit ses études supérieures de mathématiques et enseigna les mathématiques à Lyon (1834-1835) et à Grenoble (1835-1838). Inspecteur général, il devint ensuite recteur de l'académie de Dijon (1848-1862) et mourut en 1877.

Il fut, comme philosophe, presqu'ignoré de ses contemporains. Comme pionnier de l'économie mathématique, il est reconnu à l'étranger.

 

Oeuvre

 

Non philosophique:
- Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses (1838)

- Traité élémentaire de la théorie des fonctions et du calcul infinitésimal (1841)

Philosophique:

- Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les recherches de la critique philosophique (1851)

- Traité de l'enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l'histoire (1861)

- Considérations sur la marche des idées et des événements dans les temps modernes (1872)

- Matérialisme, vitalisme, rationalisme (1875)

 

Racines

 

Cournot, mathématicien et professeur à la Faculté de Lyon, est d'abord un grand connaisseur du développement scientifique (étude des probabilités, etc.) ainsi que des théories économiques.

Sur le plan philosophique, il hérite du rationalisme du XVIIe siècle, celui de Leibniz en particulier, rationalisme qu'il veut assouplir.

 

Ses apports conceptuels

Cournot a attribué une place importante au hasard, en s'efforçant de le cerner de manière rationnelle, càd en y voyant non point une donnée essentiellement subjective, mais une rencontre de séries causales indépendantes.

Les concepts fondamentaux de Cournot sont les suivants:

• celui de phénomène, conçu comme apparence vraie distincte de l'illusion, qui est une apparence inexacte, ne fournissant qu'une idée fausse de l'objet perçu;

• l'ordre, série où les termes s'enchaînent à la suite les uns des autres;

• le hasard, rencontre de deux séries causales indépendantes - concept lié à celui de contingence, essentiel pour comprendre le cours de l' histoire.

• la raison, faculté de saisir l'ordre dans lequel les faits, les lois, les rapports, objets de notre connaissance, s'enchaînent et procèdent les uns des autres.

Cf. Jacqueline Russ, Les chemins de la pensée, Bordas p. 321