Remarques préalables sur le sens de la question
Sens de la question
La question
porte sur un "acte gratuit", càd sur un acte que rien ne
motiverait, qui serait accompli sans raison en
générale et, en particulier, sans visée
intéressée.
Il s'agit de savoir si un tel acte est "possible", autrement dit s'il peut exister.
En d'autres termes sommes-nous susceptibles d'agir sans qu'aucune raison ne nous détermine à le faire?
Il s'agit de savoir si un tel acte est "possible", autrement dit s'il peut exister.
En d'autres termes sommes-nous susceptibles d'agir sans qu'aucune raison ne nous détermine à le faire?
Présupposés de la question
Le sujet présuppose
d'une part que la plupart - sinon la totalité - de nos actes sont intéressés, qu'on se l'avoue ou non, ne serait-ce qu'en raison du principe de raison suffisante (en vertu duquel rien ne saurait se produire sans qu'il y ait quelque raison pourquoi il se produit) - telle était la conviction, entre autres, de La Rochefoucauld, qui s'employait à déceler l'amour propre derrière chacun nos actes;
mais aussi, d'autre part, que nos actes, s'il sont des actes, ne sont pas de simples réactions que l'on pourrait expliquer biologiquement, psychologiquement, sociologiquement ou culturellement, et qu'à se titre ils doivent être libres et donc résulter d'un choix qui, à la limite, pourrait fort bien être décidé sans raison de les accomplir plutôt que de ne pas le faire. A cela s'ajoute par ailleurs la présomption de générosité de l'être humain, en vertu de laquelle il serait capable d'agir de façon totalement désintéressée.
d'une part que la plupart - sinon la totalité - de nos actes sont intéressés, qu'on se l'avoue ou non, ne serait-ce qu'en raison du principe de raison suffisante (en vertu duquel rien ne saurait se produire sans qu'il y ait quelque raison pourquoi il se produit) - telle était la conviction, entre autres, de La Rochefoucauld, qui s'employait à déceler l'amour propre derrière chacun nos actes;
mais aussi, d'autre part, que nos actes, s'il sont des actes, ne sont pas de simples réactions que l'on pourrait expliquer biologiquement, psychologiquement, sociologiquement ou culturellement, et qu'à se titre ils doivent être libres et donc résulter d'un choix qui, à la limite, pourrait fort bien être décidé sans raison de les accomplir plutôt que de ne pas le faire. A cela s'ajoute par ailleurs la présomption de générosité de l'être humain, en vertu de laquelle il serait capable d'agir de façon totalement désintéressée.
Enjeux de la question
En sachant si un acte gratuit est
possible on devrait savoir si
l'action humaine peut déroger au principe de causalité
et, ainsi, si nous sommes ou non autorisés à prêter
à chacun de nos actes des intentions, fussent-elles
inavouées, comme s'y sont exercés après La
Rochefoucauld ceux que Ricoeur a appelé les "maîtres du
soupçon", Marx, Nietzsche et Freud. Pour Marx tout acte est
motivé par des intérêts économiques, pour
Nietzsche par la volonte de puissance et pour Freud par le principe de
plaisir.
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